SantéGynécologieL'endométriose et les fausses couches : un lien avéré ?

L’endométriose et les fausses couches : un lien avéré ?

Reconnue depuis affection de longue durée par l’Assemblée Nationale, l’endométriose va faire l’objet d’un programme de recherches médicales et scientifiques plus approfondies. Première cause d’infertilité chez les femmes, on la soupçonne d’augmenter les risques de fausses couches. C’est du moins ce que met en lumière une étude menée par le Dr Pietro Santulli et publiée par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). Zoom sur le lien de causalité entre l’endométriose et les arrêts de grossesse.

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

La fausse couche correspond à l’interruption brutale de la grossesse avant le cinquième mois. Elle peut être précoce lorsqu’elle survient au cours du premier trimestre et tardive lorsqu’elle se situe entre le premier trimestre et la fin du second trimestre. Il peut s’agir d’un problème isolé ou à répétition. Souvent, la cause d’une fausse couche isolée est une anomalie du fœtus. Dans le cas d’arrêts de grossesse à répétition, plusieurs causes sont avancées. Quel que soit le type d’arrêt de grossesse, une constante permettant de la détecter est qu’elle se caractérise par des saignements vaginaux, une expulsion par le vagin de caillots de sang ou de tissus brunâtres et des douleurs dans le bas du dos et ventre. Si ces symptômes sont réunis, il est fortement recommandé d’aller voir un médecin.

Les fausses couches peuvent être dues à plusieurs facteurs. L’avancée en âge en est un, les femmes ayant plus de quarante ans ont plus de chance d’en faire un que les femmes de moins de quarante ans. On peut également citer une malformation de l’utérus, une anomalie chromosomique, une maladie auto-immune. Certains facteurs extérieurs comme l’alcoolisme, le tabagisme, l’obésité, la drogue peuvent expliquer cette pathologie. Enfin, il a été mis à jour que l’endométriose a également un rôle dans les fausses couches.

Qu'est-ce qu'une fausse couche ?
Source : shutterstock.com

L’endométriose augmenterait les risques de fausses couches

Une étude de l’INSERM publiée en 2016 a mis en évidence qu’il y avait un lien entre l’endométriose et la fausse couche. Menée par le Dr Pietro Santulli, elle s’est fondée sur l’étude de 750 femmes se rendant au service de gynécologie de l’hôpital Cochin pour une opération gynécologique bénigne. Sur les 750 femmes, 284 d’entre elles ont été jugées endométriosiques tandis que les 466 autres ne présentaient pas cette pathologie.

Des questionnaires visant à récolter des données sur les différentes grossesses de chacune des femmes ont alors été transmis. Pour le groupe des femmes endométriosiques, 478 grossesses ont alors été analysées. Pour le groupe des femmes indemnes de la maladie, 968 grossesses ont été analysées.

Il a été mis en évidence que 139 des 478 grossesses du groupe endométriosique ont été confrontées à une fausse couche, contre 187 fausses couches sur 964 grossesses pour le groupe indemne. L’écart ainsi établi excluant les potentiels biais possibles (infertilité antérieure) a ainsi montré que l’endométriose pouvait être une conséquence directe sur le risque d’avoir un arrêt de grossesse.

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